Ce que j’aurais aimé savoir avant de demander une aide au Programme Bâtiments

Ce n’est pas le devis qui m’a posé problème. Ni l’entreprise. Ni les travaux eux-mêmes. C’est tout ce qu’il fallait faire avant.

Comme beaucoup, j’ai découvert le Programme Bâtiments en discutant avec un voisin. Il avait obtenu 14 000 CHF pour l’isolation de son toit et le remplacement de sa chaudière. J’ai voulu faire pareil. Même type de maison, même besoin. Mais à la fin, je n’ai reçu que 3000 CHF. Pas parce que j’étais moins motivé, mais parce que j’avais sauté des étapes.

Voici ce que j’aurais aimé comprendre avant de me lancer.

Le piège du devis signé trop vite

Quand on décide de rénover, on va au plus simple. On appelle un artisan, on demande un devis, on compare, on signe.

C’est ce que j’ai fait. Le problème ? Le Programme Bâtiments exige que le devis soit validé après l’accord du canton, pas avant.

Je ne le savais pas. J’ai signé fin février. J’ai envoyé ma demande en mars. On m’a répondu : “Le projet ne peut être financé, car les travaux ont été engagés avant validation cantonale.”

La somme ? 18 300 CHF de travaux, subvention refusée. J’ai appelé. On m’a expliqué calmement que cette condition est mentionnée sur tous les sites cantonaux. J’aurais dû m’informer. Mais honnêtement, je ne pensais pas que le calendrier comptait autant.

L’audit CECB Plus : ce que j’ai appris trop tard

Je pensais que l’audit énergétique était une formalité. En réalité, c’est le document qui justifie votre subvention. Il montre où le bâtiment perd de l’énergie, ce qui peut être amélioré, et combien d’émissions seront évitées.

Moi, je n’en avais pas. J’avais juste un devis avec un descriptif sommaire.

Le canton m’a dit : “Sans audit, nous ne pouvons pas estimer le gain énergétique. Donc le projet est partiellement éligible, avec des montants réduits.”

J’ai appris ensuite qu’un audit CECB Plus coûte entre 1000 et 1500 CHF, mais qu’il peut être cofinancé, et surtout qu’il ouvre la porte à des bonus.

L’entreprise était compétente… mais pas reconnue

Autre erreur que j’ai faite : choisir un artisan que je connaissais, mais non inscrit sur la liste officielle du canton. À Genève, comme ailleurs, le Programme Bâtiments impose que les travaux soient réalisés par une entreprise reconnue.

Résultat : mon isolation de façade n’a pas été financée. Ce n’est pas une question de qualité. C’est une question de conformité. Le canton doit pouvoir vérifier que les travaux seront faits dans les règles.

J’ai découvert trop tard que je pouvais phaser le projet

Quand j’ai vu que je ne pouvais pas tout faire d’un coup, j’ai annulé une partie des travaux. Ce que je ne savais pas, c’est qu’il est possible de répartir une rénovation sur plusieurs années, à condition de déposer un plan global dès le début.

Avec un phasage, j’aurais pu faire :

Chauffage la 1ère année
Façade l’année suivante
Toiture l’année d’après

Et recevoir une aide pour chaque étape.

Mais comme je n’avais pas prévu ça au dépôt, toute modification a été considérée comme un projet séparé, donc moins prioritaire, moins subventionné.